En savoir plus : densité minérale osseuse
La densité minérale osseuse (DMO) est le reflet du contenu minéral de l'os et l'une des principales composantes de la résistance osseuse.
La mesure de la DMO est actuellement l'approche diagnostique la plus précise de l'ostéoporose.
Ostéodensitométrie
Méthode
L'absorptiométrie biphotonique aux rayons X (Dual energy X-ray absorptiometry ou DXA) est la méthode de référence de mesure de la DMO.*
Deux sites de mesure sont recommandés. Ils offrent la meilleure reproductibilité de mesure et sont très étroitement corrélés au risque de fracture, notamment au site de mesure.
- Au niveau du rachis lombaire (L1 à L4) : site composé d'un os majoritairement trabéculaire,[?] concerné précocement par l’ostéoporose (dès l'âge de 60-65 ans), notamment sous l'effet de la carence oestrogénique de la ménopause ; mais au niveau duquel il existe une tendance à la surestimation de la DMO après l'âge de 65-70 ans, liée notamment à l’arthrose lombaire, aux déformations vertébrales et aux calcifications extra-squelettiques.
- Au niveau de l'extrémité supérieure du fémur : site composé d'un os majoritairement cortical[?], concerné plus tardivement par l’ostéoporose (après l'âge de 70 ans).
La mesure doit être effectuée par un opérateur formé sur un appareil soumis à un contrôle qualité régulier.
Résultats
La DMO est une masse surfacique dont la valeur absolue est exprimée en g/cm².
Afin d'interpréter la DMO de votre patient, celle-ci est comparée à une courbe de référence, valeurs moyennes de la DMO dans une population de référence. Ce résultat est exprimé en unité d’écart-type (ou DS, pour déviation standard), selon deux valeurs : le T-score et le Z-score.
En pratique courante on utilise le T-score : écart-type par rapport à la valeur moyenne de la DMO au même site osseux dans une population en bonne santé, de même sexe et même poids mais composée d’adultes jeunes, c'est-à-dire au pic de masse osseuse.
Le Z-score, écart-type par rapport à une population de même âge, est utilisé pour définir l'ostéoporose dans certains contextes spécialisés, essentiellement chez l'enfant ou l'adulte jeune chez lesquels le pic de masse osseuse n’est pas encore atteint. Il est également utilisé par certains auteurs pour déterminer la nécessité de réaliser une enquête diagnostique approfondie : en effet, un Z-score bas (par exemple < - 2) est le reflet d'une perte osseuse supérieure à celle habituellement observée pour un âge donné, ce qui laisse supposer l'existence de facteurs étiologiques spécifiques, autres que l'âge ou la ménopause.
Critères diagnostiques de l'OMS
Un groupe d'experts de l'OMS a proposé en 1994 une définition « opérationnelle » de l'ostéoporose post-ménopausique, afin notamment de permettre un diagnostic avant la survenue de la première fracture.*
Cette définition est fondée sur la valeur de la DMO mesurée par DXA et exprimée sous forme de T-score. Les sites de mesure initialement retenus étaient le rachis lombaire, l'extrémité supérieure du fémur et l'extrémité distale du radius.
Elle a été conçue de manière à refléter le risque de fracture ; le seuil retenu (- 2,5 DS) était le meilleur compromis en terme de sensibilité et de spécificité.
Critères | Catégories |
---|---|
T-score ≥ - 1 | Normal |
T-score entre - 1 et - 2,5 | Ostéopénie (ou faible masse osseuse) |
T-score ≤ - 2,5 | Ostéoporose |
T-score ≤ - 2,5 et au moins une fracture par fragilité [?] |
Ostéoporose sévère (ou ostéoporose établie) |
Cette définition a été légèrement modifiée par l'OMS en 2008.*
- Le site de mesure de référence est le col fémoral.
- Les catégories diagnostiques sont applicables aux femmes ménopausées et aux hommes âgés de plus de 50 ans.
- La courbe de référence recommandée est la courbe NHANES III pour les mesures au col fémoral des femmes blanches de 20 à 29 ans, y compris chez les hommes et les femmes non blanches.
Limites
D’un point de vue diagnostique
La majorité des fractures par fragilité surviennent en l’absence d’ostéoporose « densitométrique ».
En effet, la DMO ne prend pas en compte les anomalies qualitatives de l’os.
La DMO doit davantage être considérée comme un facteur prédictif du risque de fracture.
D’un point de vue thérapeutique
Le seuil défini par l’OMS (T-score ≤ -2,5 DS) est un seuil diagnostique, mais n’est pas un seuil thérapeutique.[Accord pro]
La décision thérapeutique nécessite l’estimation globale du risque de fracture, faisant intervenir des facteurs osseux, dont la DMO ne représente que l'aspect quantitatif, et des facteurs extra-osseux, représentés par les facteurs de risque de chute.