Glossaire
Vous trouverez ci-dessous certaines définitions utiles dans le cadre de la prise en charge de l'ostéoporose.
- Corticothérapie systémique prolongée
Facteur de risque d'ostéoporose et de fracture défini, dans le cadre des recommandations nationales, par la prise de corticoïdes pendant au moins 3 mois consécutifs, à une dose supérieure ou égale à 7,5 mg/jour d’équivalent prednisone. La définition utilisée dans le cadre de l'outil FRAX® est sensiblement différente : le seuil pris en compte est 5 mg/jour. cf. Ostéoporose cortisonique. - Faible risque de fracture périphérique
Notion définie dans le cadre des recommandations 2012 pour le traitement de l'ostéoporose post-ménopausique par un âge inférieur à 70 ans ou l'absence des facteurs suivants : T-score fémoral ≤ - 3, risque élevé de chute, antécédent de fracture non vertébrale.
Cette notion intervient dans la décision thérapeutique et concerne le raloxifène et l'ibandronate, qui sont à réserver aux patientes à faible risque de fracture périphérique. - Fracture ostéoporotique
Fracture liée à l'ostéoporose. De part leur mécanisme de survenue, il s'agit de fractures par fragilité (cf.).
Les plus fréquentes sont les fractures de vertèbre, du poignet et de l'extrémité supérieure du fémur.
Ne sont pas concernés par les fractures ostéoporotiques, les sites suivants : crâne, os de la face, rachis cervical, 3 premières vertèbres thoraciques, mains, orteils. Les causes de ces fractures sont alors presque toujours traumatiques ou tumorales.*
Les fractures ostéoporotiques peuvent avoir un retentissement sur la morbidité (douleurs aiguës ou chroniques, impotence fonctionnelle transitoire, handicap séquellaire) et, pour les fractures sévères (cf.), sur la mortalité.
La fracture du poignet, bien que non sévère, est un événement important à prendre en considération, en sa qualité de fracture dite sentinelle, signal d'alarme survenant précocement dans l'évolution de l'ostéoporose post-ménopausique. - Fracture par fragilité
Syn. : fracture par insuffisance osseuse.
Fracture survenant spontanément ou pour un traumatisme à faible énergie, c’est-à-dire l’équivalent d’une chute de sa hauteur ou d'une hauteur maximum de 50 cm survenue à l’arrêt ou à la marche. Les fractures par fragilité appartiennent, avec les fractures de fatigue, au groupe des fractures de contrainte, qui se distinguent des fractures traumatiques et des fractures pathologiques. - Fracture périphérique
Synonyme de fracture non vertébrale. - Fracture sévère
Fracture ostéoporotique associée à une augmentation de la mortalité. Sont comprises dans cette définition les fractures de l’extrémité supérieure du fémur, de vertèbre, de l’extrémité supérieure de l'humérus, du fémur distal, du tibia proximal, de 3 côtes simultanées et du bassin.** - Get-up and go test
Syn. : Timed up and go test.
Test d'évaluation du risque de chute chez le sujet âgé. Le patient doit se lever d’un siège banal, faire environ 3 mètres, tourner, et revenir s’asseoir, sans l’aide d’une autre personne, avec ou sans aide type canne. Trois tests successifs sont réalisés, précédés d'un test d'apprentissage non comptabilisé. Le déficit de mobilité est constaté en cas de délai supérieur à 20 secondes. Ce déficit est important en cas de délai supérieur à 29 secondes. - Insuffisance de masse corporelle
Indice de masse corporelle, rapport du poids sur la taille au carré, inférieur à 19 kg/m². - Insuffisance rénale sévère
Insuffisance rénale définie par un débit de filtration glomérulaire estimé (DFGe) inférieur à 30 mL/min. Le DFG est estimé par la formule MDRD ou par la formule de Cockcroft. A noter, le seuil du DFGe en-dessous duquel sont contre-indiqués l'acide alendronique, l'acide zolédronique et le tériparatide est 35 mL/min. - Marqueurs biochimiques du remodelage osseux
Le métabolisme osseux est caractérisé par un remodelage permanent associant deux activités opposées : la formation osseuse et la résorption osseuse.
Les marqueurs biochimiques du remodelage osseux sont des substances dont le dosage sérique ou urinaire est le reflet du métabolisme osseux. Ils permettent d’évaluer spécifiquement soit la formation osseuse (phosphatase alcaline osseuse, ostéocalcine, dérivés du procollagène de type I), soit la résorption osseuse (dérivés du collagène de type I, etc.).
En 2011, un groupe d’experts internationaux a proposé de retenir comme marqueurs de référence les dosages sériques du PINP (peptide d’extension N-terminal du procollagène de type I) pour la formation osseuse et du CTX (télopeptides C-terminaux du collagène de type I) pour la résorption osseuse.* - Ménopause précoce
Ménopause survenue avant l'âge de 40 ans, quelle qu'en soit la cause. (définition endocrinologique) - Os cortical
Syn. : os compact, os dense.
Tissu osseux situé en périphérie des os, notamment au niveau des parois des diaphyses des os longs (p.ex. fémur, tibia, humérus). C'est la partie de l'os qui est dure et très résistante. - Os trabéculaire
Syn. : os spongieux.
Tissu osseux situé au centre des os, notamment au niveau des os courts (p.ex. vertèbres), des os plats (p.ex. côtes) et des épiphyses des os longs. C'est la partie de l'os qui est riche en éléments hématopoïétiques, friable et peu résistante. Le remodelage osseux y est plus important, de même que la sensibilité aux modifications hormonales et aux maladies. - Ostéopathie déminéralisante
Maladie osseuse caractérisée par une déminéralisation osseuse, à l'origine d'une fragilité osseuse (cf. ostéopathie fragilisante), conduisant à un risque accru de fracture. L'ostéoporose est la principale ostéopathie déminéralisante. - Ostéopathie fragilisante
Maladie osseuse caractérisée par une augmentation de la fragilité osseuse, avec ou sans déminéralisation, conduisant à un risque accru de fracture. L'ostéoporose est la plus fréquente des ostéopathies fragilisantes diffuses. Parmi les autres ostéopathies fragilisantes, on peut citer : ostéopathie maligne dans le cadre d'une métastase osseuse ou d'une hémopathie, notamment myélome multiple des os (ostéopathie localisée et/ou diffuse, déminéralisante ou non) ; ostéopathies métaboliques à l'origine d'une déminéralisation diffuse : ostéomalacie, ostéodystrophie rénale, hyperparathyroïdie primaire. - Ostéopénie
Syn. : faible masse osseuse.
Il s'agit de l'une des 4 catégories diagnostiques de l'OMS, définie par un T-score compris entre - 1 DS et - 2,5 DS. - Ostéoporose (définition conceptuelle)
Définition proposée par la conférence de consensus internationale de 1991 (Copenhague), reprise en 1993 (Hong-Kong) et actuellement toujours retenue par l'OMS : « maladie (diffuse) du squelette caractérisée par une faible masse osseuse et une détérioration de la micro-architecture du tissu osseux, responsables d’une fragilité osseuse accrue, donc d’une augmentation du risque de fracture. »*
Cette définition a été sensiblement modifiée lors de la conférence de consensus américaine de 2001 : « maladie du squelette, caractérisée par une diminution de la résistance osseuse, prédisposant un individu à un risque augmenté de fracture. La résistance osseuse dépend principalement de la densité osseuse et de la qualité osseuse. »* - Ostéoporose (définition densitométrique ou « opérationnelle »)
Un groupe d'experts réunis par l'OMS a proposé en 1994 une définition densitométrique de l'ostéoporose, chez la femme ménopausée blanche, initialement à visée épidémiologique : « valeur de la densité minérale osseuse ou du contenu minéral osseux à 2,5 déviations standard ou plus au-dessous de la valeur moyenne de l'adulte jeune. » Les sites de mesure possibles étaient : rachis lombaire, hanche, avant-bras.*
Depuis 2000, l'IOF (International Osteoporosis Foundation) recommande de prendre en compte la hanche comme site de mesure de référence pour le diagnostic de l'ostéoporose en raison de sa meilleure prédictivité en terme de risque de fracture de hanche, complication la plus grave de l'ostéoporose, et d'une prédictivité équivalente concernant les autres fractures.*
Une nouvelle définition a été proposée par l'OMS en 2008, applicables chez les femmes ménopausées et les hommes âgés de plus de 50 ans : « valeur de la densité minérale osseuse mesurée par DXA au col fémoral à 2,5 déviations standard ou plus au-dessous de la moyenne de la femme adulte jeune. » La courbe de référence recommandée est la courbe NHANES III pour les mesures au col fémoral chez la femme blanche de 20 à 29 ans, y compris pour les hommes et les femmes non blanches* - Ostéoporose commune
cf. ostéoporose primitive. - Ostéoporose cortisonique
Ostéoporose secondaire à la prise de corticoïdes. Il s'agit de l'ostéoporose secondaire la plus fréquente. Le risque global de fracture serait cinq fois plus élevé chez les patientes ménopausées en cas de corticothérapie systémique prolongée. L'augmentation du risque de fracture, corrélé à la dose, semble significatif à partir d'une dose de 7,5 mg/j équivalent prednisone, mais une perte osseuse peut être observée pour des doses plus faibles, dès 2,5 mg/j, et également en cas de corticothérapie inhalée à des doses supérieures aux doses habituelles. L'atteinte est précoce (dès le 3e mois de traitement) et prédomine sur l'os trabéculaire (cf.). Les mécanismes sont multiples, le principal étant une inhibition de la formation osseuse. Cette atteinte semble essentiellement qualitative, rendant limité l'intérêt de la mesure de la densité minérale osseuse. - Ostéoporose primitive
Syn. : ostéoporose primaire, ostéoporose commune.
Ostéoporose sans cause secondaire spécifique, autre que la ménopause, l'âge, ou la carence vitamino-calcique. Ostéoporose post-ménopausique (type I) et ostéoporose sénile (type II) sont les deux principales formes d'ostéoporose primitive. Avant 50 ans chez la femme, et avant 70 ans chez l'homme, on parle d'ostéoporose idiopathique. - Ostéoporose secondaire
Ostéoporose en rapport avec une cause spécifique, autre que la ménopause, l'âge et la carence vitamino-calcique. Il s'agit le plus souvent d'une affection chronique ou d'un traitement au long cours. L'ostéoporose cortisonique est l'ostéoporose secondaire la plus fréquente. Plusieurs causes peuvent être associées. - Ostéoporose sévère
Syn. : ostéoporose confirmée, ostéoporose avérée, ostéoporose établie.
Il s'agit de l'une des 4 catégories diagnostiques de l'OMS, définie par un T-score ≤ - 2,5 DS en présence d'une ou plusieurs fractures par fragilité.
Un risque de confusion pouvant exister avec la notion de fracture sévère, les expressions ostéoporose confirmée ou ostéoporose avérée sont privilégiées sur le site. - Perte de taille prospective
Perte de taille comparée à une mesure antérieure lors du suivi. - Perte de taille historique
Perte de taille comparée à la taille rapportée à l'âge de 20 ans. - Test de l'appui monopodal
Test d'évaluation du risque de chute chez le sujet âgé. Il consiste à demander au patient de se maintenir en équilibre sur un membre inférieur. Le test est considéré comme anormal si le délai de maintien est inférieur à 5 secondes. - Test de la poussée sternale
Test d'évaluation du risque de chute chez le sujet âgé. Un déséquilibre à la poussée est prédicteur du risque de chute. - T-score
Écart, exprimé en unité d'écart-type ou déviations standard, entre la valeur de la densité minérale osseuse du patient et la valeur moyenne de la population de référence. Dans le cas du T-score, la population de référence est une population d'adultes jeunes en bonne santé. La courbe de référence recommandée actuellement est NHANES III. - Vertebral Fracture Assessment
Méthode d'évaluation morphologique du rachis effectuée par les appareils d'ostéodensitométrie. L'indication principale de cet examen est le dépistage des fractures vertébrales asymptomatiques. Cet examen a l'avantage d'être très faiblement irradiant et de pouvoir être réalisé en même temps que la mesure de la densité minérale osseuse.
En cas de suspicion clinique de fracture vertébrale, la radiographie standard reste l'examen de référence.* - Walking and talking test
Syn. : Stop walking when talking.
Test d'évaluation du risque de chute chez le sujet âgé. Le patient marche à sa cadence de confort, l’examinateur marchant juste derrière lui. Au bout de 10 secondes de marche, l’examinateur initie une conversation (sujets divers, parler de ses médicaments par exemple) tout en continuant de marcher ; le test est positif si le sujet s’arrête de marcher dans la seconde. Les personnes âgées fragiles s’arrêtent de marcher quand elles sont sollicitées sur un autre domaine d’attention, comme de réfléchir pour répondre à une question précise. - Z-score
Écart, exprimé en unité d'écart-type ou déviations standard, entre la valeur de la densité minérale osseuse du patient et la valeur moyenne de la population de référence. Dans le cas du Z-score, la population de référence est une population d'adultes du même âge en bonne santé.